Le Prix Galien Canada - Recherche 2008
Dr Daniel J. Drucker
Professeur aux départements de médecine et de génétique moléculaire et médicale de l'Université de Toronto et directeur du Banting and Best Diabetes Centre de l'Université de Toronto.
Le Dr Drucker a concentré ses recherches sur le rôle du glucagon dont la fonction est d’augmenter les taux de glucose dans le sang lorsqu’ils deviennent trop faibles. Il s’est particulièrement intéressé au rôle des hormones intestinales GLP-1 et GLP-2 qui, libérées dans le sang par les intestins lors d’une prise d’aliment, régulent le taux de glucose en agissant sur le pancréas, l’estomac et le cerveau. La sécrétion de ces hormones est diminuée chez les patients diabétiques de type 2.
À l’aide de la génétique, notamment du clonage du gène de l’exendin-4 (une substance qu’on retrouve chez un lézard venimeux) qui diminue le niveau de sucre dans le sang, les recherches du Dr Drucker ont permis de mieux comprendre les actions biologiques de l’hormone GLP-1 et donné naissance à un médicament qui est maintenant disponible au Canada pour le traitement du diabète de type 2.
Les travaux du Dr Drucker ont aussi permis de mieux comprendre le rôle d’une enzyme, la dipeptidyl-peptidase-4 (DDP-4), responsable de la dégradation de la GLP-1. Ces travaux ont donné naissance à un second médicament, le sitagliptin, aussi disponible au Canada pour traiter le diabète de type 2.
Les travaux du Dr Drucker sur la GLP-2 ont aussi permis la synthèse d’un analogue dont on vient de compléter les essais cliniques de Phase III dans le traitement du colon irritable chez l’humain. Des études cliniques sont présentement en cours pour le traitement de la maladie de Crohn.
Le Prix Galien Canada - Produit 2008
Gardasil
Gardasil est le nom commercial d’un vaccin recombinant quadrivalent mis au point par Merck contre les souches 6, 11, 16 et 18 du papillomavirus humain (HPV) pour prévenir la genèse du cancer du col de l’utérus et des verrues génitales.
Il existe deux grandes classes de papillomavirus humain. La première comprend les virus responsables d’une forte incidence de cancer, alors que dans la seconde se retrouvent les virus qui provoquent peu de cancers mais surtout les verrues génitales. Les cibles du vaccin Gardasil incluent les deux souches les plus oncogènes, les HPV 16 et 18, ainsi que les deux souches les plus responsables de la genèse des verrues génitales, les HPV 6 et 11.
L’infection par le papillomavirus humain est très courante, puisque 75 % de toutes les Canadiennes sexuellement actives vont en être atteintes au moins une fois dans leur vie surtout entre l’âge de 20 à 24 ans. Dans le monde entier, on estime que le cancer du col de l’utérus est responsable de plus de 90 % des morts reliées à une infection par le papillomavirus humain. Ce cancer tue environ 400 Canadiennes par année.
Plusieurs études cliniques ont démontré que le Gardasil fournit une excellente protection contre les souches du papillomavirus humain incluses dans le vaccin. Les souches 16 et 18 du papillomavirus, comprises dans le vaccin, sont responsables de 70 % des cancers du col de l’utérus. De même, les souches 6 et 11 du papillomavirus, incluses dans le vaccin, sont responsables de plus de 90 % des verrues génitales. De plus les études cliniques ont démontré que le vaccin était très sûr.
Les autorités canadiennes ont revu le dossier de Gardasil de façon prioritaire et ont émis un avis de conformité en 2006. Les associations médicales telles que la Société canadienne de pédiatrie, la Société d’obstétrique et de gynécologie, le Comité national sur l’immunisation et l’Association médicale canadienne ont rapidement appuyé l’emploi de Gardasil. Presque toutes les provinces canadiennes ont démarré ou sont sur le point de démarrer des campagnes de vaccination pour prévenir le cancer du col de l’utérus. Le vaccin est maintenant disponible dans 105 pays.
En résumé, Gardasil est véritablement un excellent produit accepté dans le monde entier. C’est un véritable vaccin prophylactique innovant contre les maladies causées par le papillomavirus humain telles le cancer du col de l’utérus et les verrues génitales. La démarche scientifique employée pour sa mise au point est aussi très innovante. Gardasil a démontré une grande efficacité contre les souches du papillomavirus incluses dans le vaccin et peu d’effets indésirables sont associés à son emploi. Les autorités canadiennes ont accordé un statut prioritaire à Gardasil que la communauté médicale a rapidement accepté.